Généalogie des familles CAMPERGUE et BILLAUD
Histoire
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Histoire de la Vendée
Les Guerres de Vendée (mars à décembre 1793)
Génèse d'une insurrection
12
juillet 1790 :
l'Assemblée vote la Constitution civile du clergé qui prévoit
que chaque département comportera un unique évêché,
et chaque évêque sera assisté d'un conseil de vicaires
pour diriger son diocèse ; les curés et évêques
seront élus par les citoyens actifs(*)
de la paroisse ou du département ; le traitement des ecclésiastiques
est défini par l'Etat d'un montant minimal de 700 livres pour les vicaires,
1200 livres pour les curés et 25000 livres pour les évêques.
Cette constitution est appliquée à partir de janvier 1791, 65%
des prêtres du Grand Ouest refusèrent de prêter serment
(contre 48% au niveau national). Le 10 mars 1791, le pape Pie VI rejète
la constitution qu'il considère comme hérétique, sacrilège
et schismatique et demande aux prêtres ayant prêté serment
de se rétracter.
20 septembre 1792 : l'Assemblée vote la laïcisation
de l'état civil, l'autorisation du divorce et du remariage des divorcés
et du mariage des prêtres, la suppression des registres de catholicité
ainsi que l'interdictiondu port de l'habit ecclésiatique en dehors
de l'église. Cette mesure entraîne des prêtres constitutionnels
à se rétracter et à rejoindre le camp des réfractaires.
Automne 1792 : de nombreuses contestations et violences
se succèdent contre la répression à l'encontre des prêtres
réfractaires, mais également contre la hausse des prix du grain
qui augmente l'inquiétude d'une disette, aggravée par la dévalorisation
des assignats qui sont de moins en moins acceptés pour les transactions.
11 décembre 1792 : procès de Louix XVI
qui est reconnu coupable de trahison et est guillotiné le 21 janvier
1793.
25 février 1793 : la Convention adopte la levée
de 300 000 hommes afin de faire face aux échecs militaires infligés
par la première coalition de l'europe monarchiste. La levée
doit se faire par tirage au sort, ce qui rappelle les pratiques contestées
de l'Ancien Régime.
Les guerres de Vendée (mars à octobre 1793)
![]() Cathelineau |
![]() D'Elbée |
3
mars : à Cholet, les personnes concernées
pour le tirage au sort se rassemblent et s'opposent à celui-ci.
La garde nationale répond par les armes. La contestation s'étend
aux villages alentours. 11 mars : Machecoul est assaillie par des paysans révoltés qui réclament l'arrêt des levées. La garde nationale tire sur la foule, mais celle-ci plus nombreuse les submerge et les massacre ainsi que des notables et le curé constitutionnel. Il y a entre 160 et 800 victimes. 12 mars : Savenay est prise par les insurgés dirigés par Gaudin-Berillais, qui conduit les émeutiers aux portes de Nantes. Il réclame la suppression de la levée des 300 000 hommes, des corvées et des réquisitions, le rétablissement de la liberté de culte, ainsi que l'abolition de tout impôt qui ne serait pas établi par les communes elles-mêmes. 13 mars : Cathelineau s'empare de Jallais mettant en déroute 150 gardes nationaux et récupérant un canon. 13 mars : les républicains réagissent en la personne du général Marcé qui décide de réunir toutes les troupes disponibles avec pour ambition de traverser la Vendée de La Rochelle à Nantes et d'écraser toute rebellion. |
14
mars : la troupe de Cathelineau rejoint celle de Stofflet et marchent
sur Cholet qui est défendue par 500 gardes nationaux, 80 cavaliers
et 10 canons. Débordés par les insurgés, les "bleus"
sont écrasés et les patriotes massacrés. 16-22 mars : les diverses bandes armées se sont rendues maîtresses de la région des Mauges et convergent à Chemillé avec pour but de s'emparer de Chalonne, avant-poste d'Angers. Ce sont entre 20 000 et 40 000 hommes qui se regroupent pour former une armée sous les ordres de Stofflet, Cathelineau, d'Elbée et Bonchamps . Chalonne se rend... c'est Angers qui est menacée. Mais l'attaque ne vient pas, les paysans estimant avoir obtenu gain de cause se sont dispersés au grand dam des chefs nobles. |
17
mars : Marcé, à la tête de
2200 hommes, 100 cavaliers et 8 canons, atteint Chantonnay et
met en déroute les insurgés. 19 mars : les républicains bivouaquent à Saint-Vincent-Sterlange mais se font surprendre par les vendéens commandés par Sapinaud qui mettent complètement en déroute l'armée de Marcé qui se repli sur La Rochelle. 19 mars : la Convention promulgue un décret qui condamne à mort tous les bandits pris les armes à la main ou portant la cocarde blanche. 22 mars : Charette et ses hommes sont chassés de Machecoul par les républicains. 24 mars : les insurgés sont battus par les républicains aux Sables-d'Olonne. 27 mars : Charette fait la conquête de Pornic et menace Paimboeuf, avant-port de Nantes à l'embouchure de la Loire, mais il commet l'erreur de ne pas l'attaquer. 11 avril : le général républicain Berruyer lance une grande offensive contre les troupes vendéennes afin de positionner ses troupes autour de Cholet. D'Elbée et Cathelineau lancent une contre-attaque sur Chemillé, après 10 heures de combat, les républicains |
![]() Bonchamps |
![]() Stofflet |
cèdent,
mais dans le même temps Stofflet est battu à Coron et Bonchamps
à Saint-Florent.
Craignant d'être encerclés, les "blancs" se replient
sur Beaupréau. 13 avril : La Rochejaquelein prend la tête de 4000 paysans à leur demande et fait la conquête d'Aubiers. Il rejoint ensuite les autres chefs vendéens repliés sur Tiffauges pour constituer l'Armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou. 20 avril : D'Elbée et Cathelineau d'une part, La Rochejaquelein d'autre part, marchent sur Cholet et mettent en déroute l'armée républicaine. 3 mai : La Rochejaquelein fait la conquête de Bressuire, évacuée par le colonel républicain Quétineau qui préfère défendre Thouars. 5 mai : 25 000 vendéens menés par la Rochejaquelein et Cathelineau attaquent Thouars défendue par Quétineau et 3000 hommes. Après des heures de combat, Quétineau se rend et livre aux vendéens des pièces d'artillerie, des milliers de fusils, des munitions et le trésor de la ville d'une valeur de plus de 500 000 livres. C'est la première grande victoire des vendéens. |
![]() Charette |
![]() La Rochejaquelein |
11
mai : la Convention votent l'envoi de 8 bataillons en Vendée. 13 mai : les Vendéens battent l'armée républicaine de Chalbos à La Châtaigneraie. 16 mai : les Républicains commandés par Chalbos et Santos défendent Fontenay. 24 mai : La Rochejaquelein, Stofflet, Cathelineau et Bonchamps réorganisent leurs troupes et prennent Fontenay qu'ils mettent à sac. Puis ils font route sur Châtillon, où 15 000 paysans se réunissent, puis Doué, petit village à quelques kilomètres de Saumur. 9 juin : Stofflet, Bonchamps et La Rochejaquelein, à la tête de 30 000 vendéens prennent la ville de Saumur et capturent de nombreux canons et fusils. Le lendemain de la bataille près de 20 000 vendéens rentrent dans leur village. 9 juin : Charette et Cathelineau, à la tête de 12 000 vendéens prennent Machecoul. Puis lance son armée sur Nantes tout en faisant appel aux autres chefs vendéens qui quittent Saumur et font route vers Nantes. 12 juin : Cathelineau est élu généralissime de l'armée vendéenne. 25 juin : les Vendéens prennent Angers sans aucune résistance, et font halte quelques jours. |
28
juin : l'armée vendéenne est rassemblée
devant Nantes et ce sont 30 000 hommes qui encerclent la ville. Les
Nantais ont eut le temps de préparer leur défense avec
le soutien de 12 000 soldats républicains. La désorganisation
des attaques vendéennes conjuguée à une défense
exemplaire des Nantais, conduit à une défaite des vendéens.
Au cours de la bataille, Cathelineau est blessé.
2 juillet : le général républicain Westermann prend Châtillon, capitale symbole, et oblige les vendéens à se replier sur Cholet. 5 juillet : les vendéens reprennent Châtillon à Westermann, mais entre-temps perdent Saumur et Angers. 14 juillet : Cathelineau décède de ses blessures. 19 juillet : D'Elbée est élu généralissime de l'armée vendéenne. 25 juillet : mort de Sapinaud de la Verrie, commandant de l'Armée vendéenne du centre. 26 au 28 juillet : les armées républicaines et vendéennes s'affrontent près de Cholet, à Ponts-de-Cé, les combats tournent à l'avantage des républicains. |
1er
août : la Convention vote le déplacement de l'Armée
de Mayence commandée par le général Kléber
en Vendée. 14 août : 30 000 vendéens emmenés par D'Elbée et Charette attaquent Luçon défendue par 8 000 républicains et le général Tunck. Les vendéens vont subir une terrible défaite qui marque les esprits et provoquent des tensions entre les chefs vendéens qui se rejettent la responsabilité de la défaite. 23 août : les républicains de Mieszkowski prennent La Roche-sur-Yon. 3 septembre : l'armée de Mayence arrive à Nantes. 5 septembre : les républicains se font battre à Chantonnay. 10 septembre : Kléber prend le dessus sur Charette à Port-Saint-Pierre. 18 septembre : l'armée vendéenne emmenée par D'Elbée, Bonchamps, Lescure et Charette battent au terme de combats acharnés l'armée de Kléber à Torfou. 21 septembre : les vendéens battent l'armée républicaine de Beysser à Montaigu. 22 septembre : les vendéens battent l'armée républicaine de Mieszkowski à Saint-Fulgent. 1er octobre : les armées républicaines sont réorganisées sous le |
![]() "Henri de la Rochejaquelein au combat de Cholet en 1793" par Paul-Emile Boutigny |
commandement
du général Lechelle. 9 octobre : les républicains battent les vendéens à Châtillon, la ville est incendiée. 13 et 14 octobre : l'armée républicaine prend successivement Clisson et Tiffauges, et incendie systématiquement les villages. 15 octobre : les vendéens battent les républicains à La Tremblaye. 17 octobre : D'Elbée, La Rochejaquelein, Bonchamps et Stofflet lancent leur armée forte de 40 000 hommes à l'assaut de Cholet défendue par Léchelle, Kléber, Westermann et 22 000 républicains. les affrontements sont extrêmement violents et tournent à l'avantage des républicains qui mettent en déroute les vendéens. D'Elbée et Bonchamps sont mortellement blessés. |
La Virée de la Galerne (18 octobre au 23 décembre 1793)
![]() "La déroute de Cholet" par Jules Girodet |
18
octobre : ce sont environ 40 000 combattants et 60 000 non-combattants
(femmes, enfants, vieillards) qui se lancent dans une marche désespérée.
Le Chevalier de Saint-Hilaire assure les vendéens que les anglais
ont préparé une flotte pour leur venir en aide, la troupe
se met alors en marche vers la Normandie. 19 octobre : La Rochejaquelein est élu généralissime de l'armée vendéenne. 21 octobre : ils atteignent Château-Gontier, et sont rejoints par 10 000 hommes de jean Cottereau dit Jean Chouan. 27 octobre : les combattants emmenés par La Rochejaquelein battent l'armée de Lechelle à Entrammes. 2 novembre : la troupe se repose à Laval. 3 solutions s'offrent à eux, soit rejoindre Rennes et les troupes insurgées bretonnes, soit marcher sur Paris, |
soit
attendre le secours des anglais près d'un port. La troisième
solution est adoptée par les chefs. 3 novembre : les vendéens prennent Mayenne. 5 novembre : les vendéens prennent Fougères et reçoivent un courrier de Georges III d'Angleterre qui leur assure son soutien s'ils prennent Saint-Malo ou Granville. La troupe fait route sur Granville moins bien défendue et plus proche de Jersey, base de la flotte anglaise. Cadoudal et ses 6 000 hommes les ont rejoint. |
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14
et 15 novembre : La Rochejaquelein tente de prendre Granville
mais son armée est dépourvue de moyen pour faire un
siège et ses tentatives échouent et font plus de 2000
morts dans ses rangs,
de
plus les navires anglais n'arrivent pas. L'abbé
Rabin, curé de Notre-Dame-de-Cholet, harangue la troupe et
s'écrie : "
puisque les alliés ne sont pas au rendez-vous, rentrons dans
nos chaumières et nos paroisses. "
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![]() MEYER-SABLE Nathalie, La Chouannerie et les guerres de Vendée, Ouest-France, 2007 |
Les Colonnes Infernales (21 janvier au 13 mai 1794)
(*)
en 1789, l'Assemblée Constituante introduit la notion de "citoyen
actif", il doit être un homme âgé de plus de 25 ans,
ne pas être domestique, être domicilé depuis plus d'un
an dans la ville ou le canton, s'être inscrit à la garde nationale
de son domicile et avoir prêté le serment civique, n'être
ni en état d'arrestation, ni failli, ni insolvable non libéré,
et enfin il faut payer une contribution directe au moins égale à
trois journées de travail. Cette liste de conditions requises exclue
la plupart de la population vendéenne qui est composée en majorité
de laboureurs... se sont donc environ 10% de la population qui sont des citoyens
actifs.
Sources
:
- MEYER-SABLE Nathalie, La Chouannerie et les guerres de Vendée,
Ouest-France, 2007
- site web : http://gvendee.free.fr/
- site web : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Vend%C3%A9e